vendredi 26 juillet 2019

Vinyles, K7, CDs, mp3 : doit-on n'en choisir qu'un ?

Je n’ai honnêtement pas lu sur le sujet et ne dirai surement rien de nouveau, beaucoup à compléter aussi. Le propos ici n’est pas de démontrer quel format vaut mieux qu’un autre mais quelles sont les spécificités de chaque format et pourquoi finalement il n’est pas si pertinent de vouloir les hiérarchiser au-delà de points de vue personnels voire affectifs.
J’ai divisé assez simplement en deux types de formats : physique et numérique. Je me suis contenté des formats majeurs, excepté live, ça c’est une autre histoire.


FORMATS PHYSIQUES

Vinyle, K7, CD pour les principaux, les formats physiques impliquent un objet dédié à un album (ou EP ou single). Là où la musique est immatérielle et abstraite, des ondes en gros, ces formats apportent une dimension matérielle, tactile et manipulable, à celle-ci ainsi que visuelle. Ces deux dimensions ajoutées peuvent influer selon les sensibilités sur l’expérience  d’écoute musicale. Le visuel joue un rôle de réceptacle dans lequel on peut projeter la musique écoutée. On peut s’amuser à comparer les deux albums de Flotation Toy Warning : d’un côté le voyage et la légèreté d’oiseaux survolant une mer, de l’autre la massivité statique d’un mammouth. Comment percevons-nous leur musique et se passe-t-il quelque chose si on écoute le premier en regardant le second ? Et inversement.
Autre chose, s’il est devenu répandu depuis internet d’y commander ses disques, l’achat s’effectuait auparavant quasiment exclusivement en magasin, avec un choix limité et à l’exception de rares et coûteux imports, uniquement des albums distribués dans son pays. Choix limité mais aussi quantité limité, tous les disques ne sont pas réédités lorsqu’ils sont épuisés.
Pour faire la promotion d’un album, une ou plusieurs chansons se diffusaient à la radio ou d’autres supports (compilations etc…), le reste était à découvrir une fois l’objet chez soi : un moment de découverte et de surprises parfois bonnes et parfois mauvaises.

Vinyle
L’une des caractéristiques du vinyle est sa double face, ce qui implique une coupure dans l’écoute mais impacte aussi la répartition des morceaux, si vous avez trois morceaux de 15 minutes ça va poser problème, il y en a un qui ne rentrera pas sans être coupé. Quant au son, si le signal sonore produit est analogique, celui enregistré ne l’est pas forcément. On ne retrouvera pas le son des bandes magnétiques sur un enregistrement numérique, même sur vinyle. Corrigez-moi si je dis de bêtises. Ça reste un bel objet, qui prend de la place mais qui est joli et peut évoquer, comme tous les formats d’ailleurs, une certaine époque et la musique qui lui est associée.
Si on n’y voit pas trop mal, on peut repérer les séparations entre les morceaux et, après un petit compte, choisir celui qu’on veut écouter.
Encadrez-les si vous voulez, petite précision, c’est fait pour être écouté.

Cassette
Format poche, transportable et même écoutable quand on la transporte grâce au baladeur, un moyen facile de sortir sa collection de musique en dehors de la maison. Toujours deux faces, par contre si on voulait passer une chanson ou en réécouter une autre il fallait un peu de patience et faire avance rapide ou rembobiner jusqu’à ce que ce soit bon. Pas possible non plus d’arrêter l’écoute au milieu d’un album sans avoir à rembobiner pour le réécouter depuis le début plus tard mais on pouvait interrompre temporairement la lecture et la reprendre à l’endroit exact où on l’avait interrompue.
L’enfer de la cassette c’était la bande qui s’emmêle et qu’il fallait remettre soigneusement et patiemment ensuite à l’aide d’un crayon.
Mais on revient aux avantages : la facilité à enregistrer sur ce support, des copies, des compilations ou des compositions, n’est-ce pas Daniel Johnston, ainsi qu’à diffuser les cassettes auprès des amis ou autres. Autant dire que ce format un peu ringard et pas très joli à bouleversé pas mal de choses malgré tout.

CD
Le disque lazer, c’était un peu le futur, Star Wars dans notre quotidien, l’an 2000 à quelques pas. Cette fois, c’est du numérique, la preuve : les arcs en ciel au dos du CD. Rond comme un vinyle et transportable comme une cassette, on peut écouter tout un album sans interruption pour changer de face, mettre en pause, choisir facilement sa chanson. Les tentatives de baladeur CD sont plutôt un mauvais souvenir, à moins qu’il ne soit, comme Stereolab, transporté sans bouger. Sinon ça saute.
Un vinyle rayé, c’est très chiant, un CD rayé, c’est très irritant. Un ordinateur avec graveur permettait de faire des compiles aussi ou de diffuser sa propre musique avec des compatibilités aléatoires sur les lecteurs de CD.
Je m’arrête là pour les formats physiques.


FORMATS NUMERIQUES : mp3 et compagnie

Immatériel et illimité, sur internet on trouve à peu près tout et ce qui n’a pas été numérisé ne l’est peut-être juste pas encore. Je vais parler principalement au présent maintenant, les formats physiques sont toujours d’actualité et ceux numériques plus vraiment nouveaux mais c’est comme ça, j’ai envie. Je vais commencer par une forme de bizarrerie : la commercialisation du format purement numérique (sans support physique), au-delà des quantités illimitées de fichiers et de l’offre en expansion constante, les plateformes de téléchargement ont apporté cette originalité qu’est l’album à la découpe. Plus nécessaire d’acheter un album en entier, on peut n’en prendre que quelques bouts après avoir écouté des extraits ou des titres en entier. Là où on avait quelques singles pour vendre un album, l’album à la découpe n’encourage-t-il pas les artistes, et peut-être plus encore les labels, à produire des albums de singles ? Où chaque titre doit accrocher rapidement au détriment de morceaux qui demandent plus de temps ou sont plus aventureux.
Dans le prolongement de la cassette, le format numérique peut  être facilement écoutable partout : ordinateur, lecteur mp3, smartphone… et toujours dans le prolongement d la cassette c’est un moyen très simple et peu coûteux, sinon gratuit, de diffuser sa propre musique grâce à des plateformes comme bandcamp, soundcloud. Un pas de plus pour la démocratisation de la production musicale.
Pour en revenir à l’écoute, les mp3s et compagnie offrent la possibilité de créer des playlists et d’écouter aléatoirement les morceaux de plusieurs albums à la fois. Et comme le format est immatériel, il ne vieillit pas. Par contre il peut être supprimé par mégarde. Ce non vieillissement et son immatérialité en font aussi un format impersonnel et sans histoire ou presque (le fichier égaré puis retrouvé…)
Le visuel ne devient qu’une vignette indicative sur un écran pixelisé.
Voilà, ça commence à me saouler d’écrire, je m’arrête là.

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